DÉCONFINEMENT
Une aubaine pour le gouvernenent qui tente de revenir sur les droits du travail
Au nom du redressement de l’économie, les salariés sont sommés par le gouvernement de sacrifier leurs droits.
« C’est grâce au travail que la nation tient», a lancé Emmanuel Macron le 1er mai ,à l’occasion de la fête des travailleuses et des travailleurs. Et c’est bien grâce à elles et eux qu’il compte relancer l’économie au prix du sacrifice de certains de leurs droits, que les salariées ont toutes les peines du monde à défendre. D’abord, parce que le flou des positions et la multitude des revirements rendent les décisions gouvernementales difficilement lisibles.
Dernière en date : l’effet de la réouverture des écoles sur l’accès au chômage partiel.
À partir du 1er juin, si l’école de son enfant est ouverte, le parent salarié n’y aura plus droit, avait clairement annoncé Édouard Philippe lors de son discours devant l’Assemblée nationale le 28 avril.
Le volontariat censé guider le choix des parents n’existerait donc pas pour les salariés obligés de se rendre au travail. Mais Muriel Pénicaud a été incapable de dire, lundi 4 mai sur Radio France, si cette mesure sera mise en place ou non. « On verra dans un mois ! » a fini par lancer la ministre du Travail.
« On est toujours dans cette logique des injonctions contradictoires, témoigne un négociateur syndical de premier ordre. C’est pareil à tous les niveaux : ils mettent la pression sur la sécurité des salariés, mais, à la fois, je ne vois pas comment, dans les transports, ils vont assurer les distances de sécurité et les gestes barrières... »
Sur un certain nombre de sujets, « le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, il s’arrête au milieu du gué, » confirme Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière.
C’est aussi le cas à propos du télétravail : « est-ce une obligation ou une incitation ? Qui fournit et paye les ordinateurs nécessaires ? Comment c’est organisé ? Il faut clarifier les choses ! En 2017, nous avions demandé une négociation interprofessionnelle sur le télétravail : aujourd’hui elle est opportune, mais ça n’est pas l’urgence du gouvernement. »
Dès lors, « il n’y a aucun garde-fou sur la mise en place du télétravail », confirme le négociateur.
INTERPRÉTER LE DROIT
IMPOSER PLUTÖT QUE NÉGOCIER
ENTRAVER LA CHAÏNE JUDICIAIRE
DÉCIDER PUIS INFORMER